jeudi 1 octobre 2009

Karlsruhe: die Fächerstadt, la ville éventail

Chers amis qui consultez ce blog veuillez ne pas lire ce qui va suivre si vous envisagez de venir nous rejoindre car cette longue diatribe est une visite que j'espère la plus exhaustive possible de la ville et je n'aurais alors plus rien à vous raconter à votre arrivée.

Un gros peu d'Histoire:

Karlsruhe est une ville somme toute assez récente par rapport aux autres villes européennes de cette importance. Les Markgrafen (comtes) de Bade avaient pour résidence le château de Durlach de 1219 à 1689. En cet an de Grâce les armées de Louis XIV rasèrent en partie la ville et s'acharnèrent sur son château symbole du pouvoir de Fridriech Magnus de Bade. Revenu d'exil en Suisse en 1698, la reconstruction du château fut entamée en 1699. En 1709, son fils Karl Wilhelm en délicatesse avec sa femme Magdalena fille de Karl Alexander, duc du Württemberg ainsi qu'avec les habitants de Durlach, décida de construire un château au milieu des bois surplombant le Rhin un peu plus à l'ouest.

La légende locale veut qu'il ait fait un rêve dans lequel il voyait l'éventail de sa femme s'envoler et retomber dans la forêt.

Favorablement impressionné par la ville de Versailles bâtie pour et autour du château par Louis XIV, il décida de faire une ville en éventail laissant d'une part la place à la forêt au nord du château, et d'autre part afin que quelle que soit la rue partant du château où l'on soit, on puisse voir le château.

En 1806, lorsque le comte de Bade fut nommé Grand-Duc par l'Empereur Napoléon 1er, pour le récompenser d'avoir soutenu la Révolution Française, il fallut donner à la ville une bien plus grande envergure que celle d'un simple château entouré de dépendances. Il fut fait appel à l'Architecte Friedrich Weinbrenner pour construire une ville digne du nouvellement promu Grand-Duc. Il bâtit notamment la Markplatz (place du Marché) autour de laquelle il construisit la Rathaus (Mairie) la Stadtkirche (Eglise communale) ainsi que le Münze (Hôtel de la Monnaie) toujours en activité aujourd'hui frappant l'Euro.

A cette époque on comptait 32 allées ou rues partant du château comme une étoile, 9 étant des rues traversant la ville et les 23 autres étant des allées champêtres et forestières, qui existent encore de nos jours et sont empruntées quotidiennement par des centaines de jogger et de cyclistes amateurs de cette forêt laissée à l'état sauvage et qui est le poumon de la ville.

Au cours du XIXème siècle, Karlsruhe connut un remarquable développement qui vit notamment l'apparition du Polytechnikum (transformé actuellement en KIT Karlsruhe Institut of Technology), le premier corps de pompiers volontaires y fut créé en 1846, Johannes Brahms y joua sa première symphonie en 1876 et le premier tramway y roula en 1877.

Après la révolution de 1918 qui précipita la fuite de Wilhelm II de Prusse, Karlsruhe devint la capitale de l'état libre de Bade qui fut rattaché au Land de Bade-Württemberg peu après la Seconde Guerre Mondiale (1952). Période au cours de laquelle la ville fut rasée à 80% par les raids alliés visant notamment la destruction de la raffinerie située près du Rhin. Cette fusion des Etats libres de Bade et de Württemberg provoque encore aujourd'hui de fortes tensions entre Stuttgart et Karlsruhe.

La ville devint un des hauts lieux du Droit dans la République Fédérale, elle accueille ainsi la Cour de Cassation Fédérale (Bundesgerichtshof depuis 1950) et le Tribunal Fédéral Constitutionnel (Bundesverfassungsgericht depuis 1951).

Dans l'histoire plus récente, Karlsruhe fut le lieu de l'attentat de la RAF du 7 avril 1977 (Rote Armee Fraktion, Fraction de l'Armée Rouge) au cours duquel le procureur général fédéral Siegfried Buback trouva la mort. En 1984, le premier e-mail transatlantique fut reçu à Karlsruhe en provenance des USA.

Enfin en 1992, Karlsruhe fut la première ville au monde à accueillir le premier système de tram-train (S-Bahn) permettant grâce à des transformateurs de circuler aussi bien sur du courant continu de 6000 V du réseau urbain que sur le 15000 V du réseau de la Deutsche Bahn. On peut ainsi atteindre sans descendre du train aussi bien Heidelberg, Manheim, Baden-Baden que Wissembourg en France.

Aujourd'hui la ville prépare pour son Jubilée commérant les 300 ans de sa fondation, le percement d'un tunnel sous la Marktplatz permettant d'accroître la fréquence des tramways en s'affranchissant du trafic piétonnier. Ce projet soumis à un référendum est subventionné à la fois par la ville, le Land et l'Etat Fédéral; néanmoins il fait encore grincer beaucoup de dents.


Karlsruhe un haut-lieu de la culture:


De part son histoire, la ville a toujours cherché à développer son aspect culturel. Au sein du château, reconstruit après la dernière guerre, se trouve le musée du pays de Bade (Badisches Landmuseum). La ville accueille de nombreuses expositions dans ses non moins nombreuses galeries telles la Kunsthalle, ce qui la place à mi-chemin d'une renommée comprise entre München et Paris. En 1997, le Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM), Centre de l'Art et des Médias, a ouvert ses portes et proposent aux gens de tout âge des activités interactives qui placent le visiteur dans un univers totalement nouveau et parfois déstabilisant pour ceux habitués à des musées plus classqiues. Cette offre culturelle est complétée par de nombreuses salles de concerts et théâtres.

Karlsruhe un haut-lieu de la recherche et de l'enseignement à vocation industrielle:

Karlsruhe est une ville qui accueille une des plus grandes et des plus anciennes université d'Allemagne qui fêtera bientôt ses deux cents ans. Plus de 35000 étudiants viennent chaque jour sur le campus situé juste à côté du château en plein centre ville. Les nombreux pôles de recherche ont notamment travaillé et travaillent encore sur les matériaux et le nucléaire. Cette renommée mondiale a conduit le gouvernement allemand à faire figurer Karlsruhe sur la liste des trois Universités d'Elite disposant d'un budget accru, avec la fusion avec les laboratoires de recherche, l'université de Karlsruhe est devenue depuis le 29 septembre 2009 le KIT (Karlsruhe Institute of Technology). La raffinerie Exxon-Mobil située au bord du Rhin est une des plus grosses raffineries d'Allemagne et produit chaque l'équivalent de 285000 barils de pétrole.

Ceci conclue cette page sur Karlsruhe en espérant que cela vous aura donné envie de venir nous rendre visite. A la prochaine!

1 commentaire:

  1. Bon ben maintenant que j'ai lu ça, je n'éprouve plus le besoin de venir le weekend prochain :)

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