samedi 21 novembre 2009

Visite au Zoo

Aujourd'hui, il faisait beau à Karlsruhe, et du coup, profitant de l'absence de Thomas M, Rémi et Thomas H ont décidé d'aller au zoo ! Au centre de la ville se trouve en effet un petit zoo au milieu d'un parc assez joli. Donc direction le straba, ligne 4, ligne 2 et le zoo !


Réflexion du jour : un pingouin c'est con ! ça essaie de bouffer à travers la vitre du bassin...

A noter que le suricate en allemand se dit "Erdmännchen", littéralement "Petit Homme de terre"

R : A ton avis ça leur apportent quoi dans l'évolution d'avoir des cornes vers l'arrière à part pouvoir se gratter le dos ?
T : Ben de l'aérodynamisme !

C'est mon ballon et tu peux pas l'avoir !

Moi j'aime bien ne rien faire de mes journées

Les flamands sont rose parce qu'ils mangent des crevettes. Ça doit donc revenir super cher à nourrir ces petites bêtes

A la question qui est le plus fort entre l'éléphant et l'hippopotame nous répondons que c'est l'éléphant car les hippos étaient visiblement partis en vacances.

Sinon une sortie sympa, si ce n'est que les enclos sont vraiment riquiquis ce qui est dommage pour les animaux, mais on comprend que pour un zoo en centre ville, ils n'ont pas du avoir trop le choix.

lundi 16 novembre 2009

La RTT aime les M&M's

Et oui parfois la RTT s'ennuie et c'est à la suite d'un vin chaud, se retrouvant avec une bouteille de 5L vide, qu'elle a décidé que ça serait vachement joli avec des M&M's dedans. Jugez par vous même:


Il aura fallu près de 4,3 Kg de M&M's pour réaliser cette œuvre monumentale haute en couleurs. Cette oeuvre est bien sur éphémère et nous indiquerons sur ce même blog quand elle ne sera plus... affaire à suivre

lundi 9 novembre 2009

Le jour où l'Histoire de l'Europe a basculé: die Wende


Il y a 20 ans la Chute du
Mur de Berlin

Difficile de continuer cette rubrique historique au mois de novembre 2009, 19 ans après la réunification allemande (Wiedervereinigung) et surtout 20 ans après la chute du « rideau de fer », ce soir du 9 novembre 1989 par une nuit plutôt fraîche. La RTT colloc vous propose ici de revivre cette magnifique soirée en différé, mais auparavant il paraît important de replacer cet événement dans le contexte politique sous-jacent en commençant l'histoire par une matinée nuageuse du 30 avril 1945, quand un soldat soviétique du nom d'Ivan planta le drapeau à la faucille et au marteau en haut du Staatoper à Berlin et que dans le bunker de la Chancellerie du Reich résonnait le coup de feu qui mettait fin à 16 années de bafouement des Droits de l'Homme en Europe de l'Ouest.


Fin de la représentation le rideau tombe:

Après la conférence de Yalta de février 1945 où l'on assista à une parade du petit père des peuples devant un président américain auquel il ne restait que quelques semaines à vivre, le découpage de l'Europe de l'après guerre était fixé. L'URSS pouvait ainsi étendre sa zone d'influence toute la partie orientale de l'Europe, l'Allemagne était morcelée en trois parties bientôt quatre (la Grande-Bretagne et les Etats-Unis cédant chacun un morceau de leur zone pour faire plaisir à DeGaulle) tout comme l'Autriche, Berlin et Vienne.



Bientôt les dissensions apparurent chez ces alliés dont l'entente ne pouvait survivre à la chute de l'ennemi héréditaire commun, l'Allemagne impérialiste. Le point d'orgue de ces dissensions fut le 23 juin 1948 la fermeture totale du corridor permettant l'approvisionnement de Berlin Ouest en représailles de la création du Deutsch Mark dans les trois zones occidentales le 20 juin 1948 (elle-même décidée suite au coup de Prague de février). Deux millions d'habitants et 30 000 soldats alliés se retrouvaient otage des russes.




Une chape de plomb venait de s'abattre sur l'Europe qui prit bientôt le nom de rideau de fer (iron curtain ou encore eiserner Vorhang), expression consacrée par Winston Churchill le 5 mars 1946 dans son discours de Fulton:

From Stettin in the Baltic to Trieste in the Adriatic an "iron curtain" has descended across the Continent. Behind that line lie all the capitals of the ancient states of Central and Eastern Europe. Warsaw, Berlin, Prague, Vienna, Budapest, Belgrade, Bucharest and Sofia ; all these famous cities and the populations around them lie in what I must call the Soviet sphere, and all are subject, in one form or another, not only to Soviet influence but to a very high and in some cases increasing measure of control from Moscow.

La survie de la population fut assurée grâce à l'USAF qui achemina en majorité du charbon, à raison de 275000 vols jusqu'à la levée du blocus en mai 1949: un avion atterrissait à Berlin toutes les trente secondes au plus fort du blocus. La population d'Allemagne de l'Est assez nombreuse suite à la fuite des minorités allemandes de Hongrie, de Roumanie et de Tchécoslovaquie, subissait alors encore de grave restrictions causées par la politique de la terre brulée adoptée tant par les Russes en 1941 que par les Allemands en 1944 sur une vaste zone comprise entre Varsovie et Moscou et entre Léningrad et Sébastopol. De plus la politique imposée par l'URSS et ses vagues d'arrestations sous l'ordre du NKVD de Béria, conduisit plus de trois millions de personnes à passer en zone alliée de 1946 à 1952.
Devant une telle érosion du potentiel humain d'Allemagne de l'Est le Politburo décida le 26 mai 1952, d'étanchéiser la frontière par une ligne de démarcation de 5km d'épaisseur malgré cela le nombre de réfugiés atteignait encore 100 000 personnes par an en 1960. Kroutchev décida donc de clore le seul point de passage encore perméable: Berlin. Le 13 juin 1961 commença la construction du mur de la honte (en jaune sur le carte).


Les arrondissements:
1 Mitte, 2 Tiergarten, 3 Wedding, 4 Prenzlauer Berg, 5 Friedrichshain, 6 Kreuzberg, 7 Charlottenburg, 8 Spandau, 9 Wilmersdorf,10 Zehlendorf, 11 Schöneberg,12 Steglitz, 13 Tempelhof,14 Neukölln, 15 Treptow, 16 Köpenick,17 Lichtenberg,18 Weißensee, 19 Pankow, 20 Reinickendorf .



L'Allemagne coupée en deux pendant quatre décennies:

Ce qui faut bien saisir, c'est que l'érection du mur de Berlin n'était que le parachèvement de la fermeture du cloître communiste à toute influence occidentale. Entre 1948 et 1961 le no man's land, séparant les deux Allemagnes créées en 1949, s'était considérablement étoffé. La peur d'une possible évasion d'allemands de l'Est mais aussi d'une attaque de l'OTAN, avait conduit les russes à créer un véritable rempart dont le descriptif vous est donné ci-dessous:

Tracé de la zone frontière avec bornes frontières.
Poteau frontière portant un emblème de la RDA d’une hauteur de 1,80 m.
Bande de contrôle déboisée et aplanie pouvant aller jusqu’à 100 m.
Double clôture en grillage métallique d’environ 2,40 m de haut de part et d’autre d’un champ de mines en rase campagne.
Sur une route, passage de porte dans la clôture de grillage métallique de 3,20 m de haut.
Fossé de 2 m de profondeur maximum, muni de plaques de béton, barrant le passage des véhicules.
Bande contrôle de 6 m de large destinée à détecter toute trace de pas.
Chemin carrossable.
Projecteurs ou lampes à arc.
Mirador en béton.
Abri d’observation en béton.
Poteau de raccordement au réseau téléphonique souterrain.
500 m après la frontière, barrière avec dispositifs électriques et acoustique ; partiellement, double clôture de grillage métallique avec des chiens de garde.
Mur en béton/écran pare-vue de 3,30 m de haut.
Point de contrôle.
Zone interdite de 5 km.


Les points de passage entre les deux Allemagnes étaient aux alentours de 60 dont 25 pour la seule ville de Berlin avec le célèbre Checkpoint Charlie. Le transit routier vers Berlin Ouest s'effectuait en provenance d'Allemagne de l'Ouest via trois autoroutes où les chauffeurs n'avaient le droit de s'arrêter que sur des aires agrées, le transit ferroviaire était assuré par trois voies ferrées sur lesquelles les trains avaient interdiction de s'arrêter. Les allemands tant de l'ouest que de l'est devaient se procurer un visa, ce qui prenait énormément de temps surtout pour les seconds et les voitures étaient systématiquement fouillées par des douaniers armés de chiens et de miroirs. Certains ont réussi à franchir cette frontière impénétrable, mais beaucoup y ont laissé la vie les chiffes varient entre 137 et plus de 1245 victimes, à qui nous dédions cette article.



La marche vers la liberté:

L'ascension au pouvoir de Gorbatchev en 1985, après les règnes fulgurants d'Andropov et Tchernenko, s'inscrit dans un retour à un régime dur avec les années Brejnev. Au grand désarroi du Politburo, Gorbatchev lance une politique de retour à la normalisation des rapports avec l'Occident (poussé par les mauvaises récoltes du début des années 80, il avait besoin du blé américain). Mais la véritable révolution intervient en URSS, les citoyens accèdent à de nouvelles libertés dont celle d'expression, de nombreux prisonniers politiques sont relâchés mais la restructuration économique nécessitée par le passage de l'URSS au 4ème rang des états les plus riches de la planète, amène le pays au bord de la crise économique. Gorbatchev, interrogé sur la Grande Muraille de Chine au moment des grèves étudiantes en Chine, répondra à la question de savoir si le Mur de Berlin tomberait un jour: « Pourquoi pas? », l'Armée Rouge se retire d'Afghanistan, la Hongrie ouvre ses frontières et un membre de Solidarnosc entre au gouvernement de Pologne. Tout se bouscule le 7 octobre 1989, date commémorant les 40 ans de la fondation de la RDA (DDR:Deutsche Demokratische Republik), où les nombreux défilés ne peuvent masquer les manifestations sur fond de slogans pro-Gorbatchev: « Gorbi, gorbi, Hillf uns » (Gorbi, Gorbi aide nous). Celles-ci sont violemment réprimées à Potsdam et Chemnitz malgré la ferme opposition de Gorbatchev, Honecker le président de la RDA démisionne le 18 octobre alors que les manifestations prennent de l'ampleur. Le 21, la police intervient pour la dernière fois avec une extrême violence avant de présenter ses excuses le 29. Entre-temps 2000 prisonniers politiques sont relâchés et les frontières deviennent perméable ainsi le 4 novembre, 300 personnes fuient par heure vers la Tchécoslovaquie et la Hongrie tandis qu'un million de personnes manifestent à Berlin.


Le 9 novembre 1989, die Wende, le tournant:

Enfin arrive ce jour du 9 novembre 1989 qui a une tout autre saveur que celui de 1938, où à 18h57 le porte parole du gouvernement Schabowski officialise la libre circulation sans visa des allemands de l'Est vers la RFA à effet immédiat.

Il convient d'ailleurs de citer le discours de Schabowski qui est assez croustillant:
Schabowski: « Les voyages privés vers l'étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs — motif du voyage ou lien de famille. Les autorisations seront délivrées sans retard. Une circulaire en ce sens va être bientôt diffusée. Les départements de la police populaire responsables des visas et de l'enregistrement du domicile sont mandatés pour accorder sans délai des autorisations permanentes de voyage, sans que les conditions actuellement en vigueur n'aient à être remplies. Les voyages y compris à durée permanente peuvent se faire à tout poste frontière avec la RFA. »
Question d'un journaliste : « Quand ceci entre-t-il en vigueur ? »
Schabowski, feuilletant ses notes : « Autant que je sache — immédiatement. »



Instantanément des milliers d'Ossis (terme allemand désignant les allemands de l'Est) se ruent vers les points de passage qui ne sont pas au courant, mais devant la pression de la foule le point de passage de la Bornholmer- strasse [1] s'ouvre à 23h, suivi par tant d'autres à travers toute la RDA. Les allemands de l'Ouest se ruent dès le lendemain sur le mur face à la porte de Brandebourg pour aider leurs compatriotes à venir à l'Ouest. Les gens tombent dans les bras les uns des autres et Mstislav Rostropovitch, violoncelliste de génie et dissident soviétique se met à jouer au pied du Mur, tandis que les Ossis attaquent le béton avec des pioches.








Cet événement qui aurait semblé inimaginable un mois auparavant se conclura par la réunification de l'Allemagne le 3 octobre 1990.








[1] Petite anecdote sur le premier poste frontière à s'être ouvert (extrait du site internet du Figaro)
Le Mur de Berlin s'est ouvert le soir du 9 novembre 1989 non pas au poste-frontière de la Bornholmer Strasse, comme il est admis depuis 20 ans, mais dans le sud de la ville, ont révélé mardi des acteurs de l'époque à la télévision allemande ZDF. Jusqu'alors, le poste-frontière de la Bornholmer Strasse (nord de Berlin) était présenté comme le premier à s'être ouvert vers l'Ouest. Dans un documentaire intitulé "la plus belle bévue de l'Histoire", deux témoins racontent que c'est au poste-frontière de la Waltersdorfer Chaussee que les premiers Berlinois de l'Est sont passés à l'Ouest sans encombre.

Le 9 novembre 1989, le porte-parole du comité central du SED (parti communiste dirigeant) Günter Schabowski annonce l'ouverture immédiate du Mur. Une erreur de communication qui entraîne un tournant dans l'histoire allemande. Heinz Schäfer, à l'époque commandant du poste-frontière de la Waltersdorfer Chaussee, raconte sur ZDF avoir entendu la nouvelle de chez lui. Il se précipite alors à son poste-frontière, confisque toutes les munitions de ses soldats et leur ordonne de laisser passer les citoyens.

"Entre 20h30 et 21h, ils ont traversé ici, c'était ouvert", révèle-t-il dans le documentaire.
"Quand on dit aujourd'hui que le poste-frontière de la Bornholmer Strasse était le premier à ouvrir vers 22h30, à cette heure-ci des centaines de personnes étaient déjà passées de l'autre côté à notre poste-frontière", assure M. Schäfer.

Ce que confirme dans le même documentaire Andreas Gross, un des premiers à avoir franchi le poste de la Waltersdorfer Chaussee avec son beau-frère. Vers 20h30, "nous nous sommes approchés du poste-frontière, d'abord hésitants et nous avons dit poliment que nous avions entendu qu'il était possible de voyager sans aucun problème en République fédérale", se souvient-il. "Et là le garde-frontière nous répond: 'oui ce serait bien possible' et je lui dis 'bon, alors nous voulons le faire maintenant'", raconte-t-il.

Dans le cadre des célébrations des 20 ans de la chute du Mur, la chancelière Angela Merkel va refaire le chemin aux côtés de Berlinois de l'est qui ont traversé le Mur vers l'Ouest le soir du 9 novembre 1989 à Bornholmer Strasse.

mercredi 14 octobre 2009

Il en faut bien un... un article sur la nourriture !

En ce moment, la RTT colloc est en panne d'inspiration pour l'écriture d'article sur son blog. En effet, nos activités journalières se résument à assister à 3h de cours d'allemand tous les matins et à geeker toutes les après midi.

Il est donc temps de publier le fameux article sur la nourriture, qui semble être un must pour chaque étudiant à l'étranger.

Alors tout d'abord, il faut bien se rendre compte que oui, l'Allemagne et la France sont différentes culinairement : les habitudes ne sont pas du tout les mêmes. Néanmoins dans les supermarchés, presque tout ce que l'on connaît en France se retrouve en Allemagne, même s'il est vrai que la taille de certains rayons peut surprendre, aussi bien dans un sens que dans l'autre.

Alors vous me direz, mais quels sont ces rayons ? Et bien pour commencer par l'évidence même, le rayon "saucisse / charcuterie" est assez impressionnant. On y trouve des saucisses de toutes les couleurs, de tous les diamètres, de toutes les longueurs, et sous tout conditionnement (de la saucisse sous plastique classique à la conserve de 40 saucisses).

Parmi les autres rayons qui sont beaucoup plus importants en Allemagne, on trouve le rayon "gâteau à préparer soi-même" avec toutes les décorations possibles imaginables, mais à côté de cela il est très difficile de trouver une simple pâte feuilletée toute faite au rayon frais. Nous pourrions aussi mentionner le rayon "cornichons" et le rayon "chou acide" (traduction littérale de Sauerkraut, en français on traduirait ça par choucroute mais c'est en fait un peu réducteur).

Réciproquement, parmi les rayons qui rétrécissent lorsqu'on passe la frontière de l'ouest vers l'est, on trouve naturellement le rayon "fromages" mais vous vous en doutiez, et le rayon "laitages" qui est bizarrement achalandé : la danette et autres crèmes classiques n'existent pas, la crème fraîche n'est pas très répandue, et à la place on trouve les yaourts par seaux de 1 kg. Le rayon viande bovine est aussi réduit à sa plus simple expression par la quasi hégémonie du porc (boeufs tués chaque jour en Allemagne : 10 000, contre 100 000 porcs et 1 000 000 de poulets - spéciale dédicace à Romain ^^).

Enfin dans les choses surprenantes, on notera l'absence de pains au chocolat parmi les viennoiseries, l'existence parmi les boissons gazeuses d'un mélange coca / fanta, la présence quasi exclusive de chips au paprika, et l'étrangeté du rayon pizzas surgelés : il y en a un rayon entier de toutes les marques et de toutes les tailles, seulement voilà, elles sont toutes au salami...

jeudi 1 octobre 2009

Karlsruhe: die Fächerstadt, la ville éventail

Chers amis qui consultez ce blog veuillez ne pas lire ce qui va suivre si vous envisagez de venir nous rejoindre car cette longue diatribe est une visite que j'espère la plus exhaustive possible de la ville et je n'aurais alors plus rien à vous raconter à votre arrivée.

Un gros peu d'Histoire:

Karlsruhe est une ville somme toute assez récente par rapport aux autres villes européennes de cette importance. Les Markgrafen (comtes) de Bade avaient pour résidence le château de Durlach de 1219 à 1689. En cet an de Grâce les armées de Louis XIV rasèrent en partie la ville et s'acharnèrent sur son château symbole du pouvoir de Fridriech Magnus de Bade. Revenu d'exil en Suisse en 1698, la reconstruction du château fut entamée en 1699. En 1709, son fils Karl Wilhelm en délicatesse avec sa femme Magdalena fille de Karl Alexander, duc du Württemberg ainsi qu'avec les habitants de Durlach, décida de construire un château au milieu des bois surplombant le Rhin un peu plus à l'ouest.

La légende locale veut qu'il ait fait un rêve dans lequel il voyait l'éventail de sa femme s'envoler et retomber dans la forêt.

Favorablement impressionné par la ville de Versailles bâtie pour et autour du château par Louis XIV, il décida de faire une ville en éventail laissant d'une part la place à la forêt au nord du château, et d'autre part afin que quelle que soit la rue partant du château où l'on soit, on puisse voir le château.

En 1806, lorsque le comte de Bade fut nommé Grand-Duc par l'Empereur Napoléon 1er, pour le récompenser d'avoir soutenu la Révolution Française, il fallut donner à la ville une bien plus grande envergure que celle d'un simple château entouré de dépendances. Il fut fait appel à l'Architecte Friedrich Weinbrenner pour construire une ville digne du nouvellement promu Grand-Duc. Il bâtit notamment la Markplatz (place du Marché) autour de laquelle il construisit la Rathaus (Mairie) la Stadtkirche (Eglise communale) ainsi que le Münze (Hôtel de la Monnaie) toujours en activité aujourd'hui frappant l'Euro.

A cette époque on comptait 32 allées ou rues partant du château comme une étoile, 9 étant des rues traversant la ville et les 23 autres étant des allées champêtres et forestières, qui existent encore de nos jours et sont empruntées quotidiennement par des centaines de jogger et de cyclistes amateurs de cette forêt laissée à l'état sauvage et qui est le poumon de la ville.

Au cours du XIXème siècle, Karlsruhe connut un remarquable développement qui vit notamment l'apparition du Polytechnikum (transformé actuellement en KIT Karlsruhe Institut of Technology), le premier corps de pompiers volontaires y fut créé en 1846, Johannes Brahms y joua sa première symphonie en 1876 et le premier tramway y roula en 1877.

Après la révolution de 1918 qui précipita la fuite de Wilhelm II de Prusse, Karlsruhe devint la capitale de l'état libre de Bade qui fut rattaché au Land de Bade-Württemberg peu après la Seconde Guerre Mondiale (1952). Période au cours de laquelle la ville fut rasée à 80% par les raids alliés visant notamment la destruction de la raffinerie située près du Rhin. Cette fusion des Etats libres de Bade et de Württemberg provoque encore aujourd'hui de fortes tensions entre Stuttgart et Karlsruhe.

La ville devint un des hauts lieux du Droit dans la République Fédérale, elle accueille ainsi la Cour de Cassation Fédérale (Bundesgerichtshof depuis 1950) et le Tribunal Fédéral Constitutionnel (Bundesverfassungsgericht depuis 1951).

Dans l'histoire plus récente, Karlsruhe fut le lieu de l'attentat de la RAF du 7 avril 1977 (Rote Armee Fraktion, Fraction de l'Armée Rouge) au cours duquel le procureur général fédéral Siegfried Buback trouva la mort. En 1984, le premier e-mail transatlantique fut reçu à Karlsruhe en provenance des USA.

Enfin en 1992, Karlsruhe fut la première ville au monde à accueillir le premier système de tram-train (S-Bahn) permettant grâce à des transformateurs de circuler aussi bien sur du courant continu de 6000 V du réseau urbain que sur le 15000 V du réseau de la Deutsche Bahn. On peut ainsi atteindre sans descendre du train aussi bien Heidelberg, Manheim, Baden-Baden que Wissembourg en France.

Aujourd'hui la ville prépare pour son Jubilée commérant les 300 ans de sa fondation, le percement d'un tunnel sous la Marktplatz permettant d'accroître la fréquence des tramways en s'affranchissant du trafic piétonnier. Ce projet soumis à un référendum est subventionné à la fois par la ville, le Land et l'Etat Fédéral; néanmoins il fait encore grincer beaucoup de dents.


Karlsruhe un haut-lieu de la culture:


De part son histoire, la ville a toujours cherché à développer son aspect culturel. Au sein du château, reconstruit après la dernière guerre, se trouve le musée du pays de Bade (Badisches Landmuseum). La ville accueille de nombreuses expositions dans ses non moins nombreuses galeries telles la Kunsthalle, ce qui la place à mi-chemin d'une renommée comprise entre München et Paris. En 1997, le Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM), Centre de l'Art et des Médias, a ouvert ses portes et proposent aux gens de tout âge des activités interactives qui placent le visiteur dans un univers totalement nouveau et parfois déstabilisant pour ceux habitués à des musées plus classqiues. Cette offre culturelle est complétée par de nombreuses salles de concerts et théâtres.

Karlsruhe un haut-lieu de la recherche et de l'enseignement à vocation industrielle:

Karlsruhe est une ville qui accueille une des plus grandes et des plus anciennes université d'Allemagne qui fêtera bientôt ses deux cents ans. Plus de 35000 étudiants viennent chaque jour sur le campus situé juste à côté du château en plein centre ville. Les nombreux pôles de recherche ont notamment travaillé et travaillent encore sur les matériaux et le nucléaire. Cette renommée mondiale a conduit le gouvernement allemand à faire figurer Karlsruhe sur la liste des trois Universités d'Elite disposant d'un budget accru, avec la fusion avec les laboratoires de recherche, l'université de Karlsruhe est devenue depuis le 29 septembre 2009 le KIT (Karlsruhe Institute of Technology). La raffinerie Exxon-Mobil située au bord du Rhin est une des plus grosses raffineries d'Allemagne et produit chaque l'équivalent de 285000 barils de pétrole.

Ceci conclue cette page sur Karlsruhe en espérant que cela vous aura donné envie de venir nous rendre visite. A la prochaine!

mardi 29 septembre 2009

Nous voici de retour après une semaine bien animée en partie par la chute des placards (cf article précédent) et par toutes les activités proposées par l'Akademisches Auslandsamt pour les pauvres petits Erasmus égarés dans la jungle de Karlsruhe.

Chaque journée était marquée par sa traditionnelle sortie dans les bars où le prix de la bière défie toute concurrence (le Maβ qui est l'unité de mesure de la bière par excellence ici en Allemagne d'une contenance de 1L à 4 euros).




Nous avons pu découvrir notre charmant petit nom de code pour l'administration du KIT (Karlsruhe Institute of Technology) : nous voici affublés des numéros de séries umfjx à umfjz.



Le rallye d'intégration fut beaucoup moins intéressant que celui de l'ENSIC et nettement moins sale, les seules épreuves requérant quelque adresse étant le vidage cul-sec d'une bière (33CL) avant de faire 10 tours autour de la bouteille et de regagner la ligne de départ ce qui est beaucoup trop facile pour un 3A ENSIC.

Nous avons également découvert ou redécouvert la magnifique cité d'Heidelberg vendredi dernier sous un soleil éclatant ; nous avons rapporté ces quelques photos.







Puis samedi soir ce fut la soirée dans le S-Bahn qui nous a brinqueballé du nord au sud et d'est en ouest pendant plus de 4h. Le principe est très simple : c'est une soirée dans un tramway de l'agglomération tout à fait classique, si ce n'est qu'il y a un bar à chaque bout, une sono au milieu, et que les sièges sont recouverts de sacs poubelles :-).



Enfin pour conclure cette semaine, dimanche soir lors du dîner interculturel, nous avons pu nous apercevoir que la nourriture slovène est vraiment mauvaise (genre de pâte à crêpe pas cuite) et que les polonais ont des spécialités variées et délicieuses. Ceci conclue nos aventures pour cette semaine. Vous pouvez reprendre une activité normale et fermer cette page.

mardi 22 septembre 2009

La colloc déplore une grande perte

Aujourd'hui à 9h08 heure locale, la colloc a tremblé. Un grand bruit à la fois sourd et strident s'est fait entendre venant de la cuisine. RTT n'ont eu que le temps de se précipiter dans la cuisine pour constater que le bruit sourd venait des placards qui venaient juste de s'écrouler et le bruit strident venait de la vaisselle qui l'accompagnait dans sa chute. Nous avons donc perdu les 4/5 de notre vaisselle (à part un lot de bechers Achema miraculeusement rescapé). Thomas M déplore la perte de son mug aux couleurs de la Suisse, Thomas H celle de son verre Stolichnaya et Rémi ben heu il ne sait pas... Cette attaque lâche et fourbe des monteurs de placard de Karlsruhe ne demeurera pas impunie!

Affaire à suivre...